Ce centre d’études a le projet de réunir et rassembler des chercheuses et des chercheurs qui se consacrent à l’étude des littératures et des cultures contemporaines de n’importe quel lieu, de n’importe quel espace, pourvu que ces études puissent être faites en langue française ou à travers la langue française prise comme outil.
Bien sûr, nous refusons les propos prônant une sorte d’hégémonie culturelle ou linguistique, laquelle pourrait suggérer une hiérarchisation des langues au sein de laquelle la langue française serait considérée comme la plus prestigieuse ou la plus élaborée. Nous ne nierons jamais le fait que pendant longtemps les langues européennes, langue française comprise, ont essayé d’étouffer les langues des peuples dits non-civilisés, non européens et même de ceux qui au sein du continent européen, étaient considérés non suffisamment « développés » ou « civilisés ».
Nous préférons ici parler de francophilie plutôt que de francophonie. Il est important de signaler que pour la grande majorité des intellectuels brésiliens et même latino- américains, la France a été un lieu privilégié, elle a été une terre d’accueil devant les persécutions politiques, une terre d’exil. Il va sans dire que la vie universitaire brésilienne est redevable au modèle d’université qui a été proposé par la France à travers la mission universitaire française intégrée par Claude Lévi-Strauss, Fernand Braudel, Roger Bastide…
De cette façon, grâce à la langue française, nous pouvons penser à établir des contacts, à maintenir des dialogues productifs avec nos collègues de l’Afrique sub-saharienne, de la Caraïbe, du Magreb, avec ceux de l’Amérique francophone (Louisiane comprise), ou ceux du Québec, ou ceux plus minoritaires encore de l’Ontario ainsi que ceux de l’Europe de l’Est, et plus généralement avec tous ceux tels que nous-mêmes, chercheurs du Nord-est du Brésil, Bahianais d’Amérique latine, car nous avons besoin de nous dire d’une façon toute nôtre, et nous éprouvons le besoin de le dire, de nous le dire dans une langue de grande circulation afin que nos paroles résonnent au-delà des frontières. Et ceci n’est pas une hypothèse moins étrange, nous avons besoin d’une autre langue (et derrière elle de toutes les langues du monde) pour créer cette altérité.
Contre une pensée ethnocentrique qui nous indique presque souvent l’impossibilité de trouver un espace intermédiaire entre deux notions toujours déterminantes (ou A ou B), ce qui interdit toute possibilité d’échapper au binarisme marquant cette pensée fondé sur les idées essentialistes d’identité, d’altérité et de culture où s’ancre une mentalité incapable de s’ouvrir à l’Autre, l’urgence de la formation d’une nouvelle mentalité devient incontournable pour échapper à ce binarisme qui condamne une grande partie de l’humanité à rester divisée entre le «nous» et les «autres».
Pour essayer de fuir ces oppositions, l’une des solutions les plus évidentes, semble-t-il est celle que nous permet l’approche comparatiste qui rend possible l’articulation de points de repère, l’établissement de relations entre deux ou plusieurs éléments qui ne semblent pas toujours visibles ou évidentes. Enfin, nous comprenons que dans l’apparent chaos, dans ce qu’on appele «crise», il existe d’innombrables potentialités de (re)créer, de (re)penser, (re)définir non seulement les objectifs mais de rechercher et de trouver les sens même de l’existence et de nos projets les plus significatifs.
Cependant, même devant cette convergence thématique, s’agissant de la diversité des cultures et de leurs innombrables langues, la méconnaissance ou l’ignorance, ou même l’impossibilité réelle de comprendre et de connaître ces langues peuvent parfois se transformer en frontières difficiles à franchir.
C’est pour cette raison que nous avons choisi la langue française en tant qu’outil privilégié pour établir des ponts entre les cultures les plus variées, les plus diverses, les sociétés humaines les plus lointaines et non moins riches qui ont pu être connues grâce à la langue française prise comme langue rendant possible la transmission d’autres cultures, comme la culture créole par exemple.
Pour ces raisons, nous envisageons la création de ce Centro de Estudos em Literaturas e Culturas Franco-Afro-Americanas- CELCFAAM / Centre d’Études en Littératures et cultures franco- afro-américaines. Il va sans dire que nous croyons à la possibilité du dépassement des frontières linguistiques des sociétés en cause, nations construites de façon arbitraire par des puissances impériales: c’est le cas du Mali, du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Sénégal, du Togo, et de toutes les sociétés de l’Afrique, ainsi que celles des Amériques, de l’Océan Indien, des Caraïbes, ou de l’Europe, telles la Moldavie, la Roumanie, la Serbie, etc…
Ce Centre d’Etudes s’engage aussi à promouvoir:
- la réalisation de séminaires, colloques, congrès et autres manifestations scientifiques dont les SÉMINAIRES DE LA FRANCOPHONIE ET LES SÉMINAIRES BRÉSIL-CANADA D’ETUDES COMPARÉES ainsi que le COLLOQUE INTERNATIONAL D’ÉTUDES COMPARÉES, manifestations scientifiques biannuelles.
. La création et diffusion de la Revue Cadernos do Sertão, revue bilingue de Littérature et critique culturelle contemporaines dont la première tâche qui s’impose est de rassembler un groupe de recherche autour de la thématique de l’errance, l’exil, l’enracinement prise sous deux volets:
. L’édition de recueils de contes et de nouvelles sur la même thématique écrits par les mêmes auteurs/autrices ou d’autres constituera le deuxième volet de cette recherche vu que le premier sera constitué par des d’essais qui devront être publiés en deux langues (français-portugais)
OBJECTIFS DU CELCFAAM-Centre d’Etudes en Littératures et Cultures franco-afro- américaines
Créer les conditions pour la mise en place d’échanges entre les chercheurs et les écrivains du Brésil
et de l’étranger ;
Offrir les moyens pour la divulgation de la production scientifique, artistique et culturelle du Brésil
et d’ailleurs ;
Encourager la production scientifique sur la littérature comparée en langue française
Contribuer à la divulgation de la littérature dite émergente de l’Afrique ou de la diaspora en langue française ;
Créer une banque de données ;
Optimiser la démocratisation de l’accès à la connaissance des cultures étrangères ;
Stimuler la création d’une nouvelle mentalité ancrée sur la création d’une culture de paix.
COORDINATEURS
HUMBERTO DE OLIVEIRA ET MARIE-ROSE ABOMO-MAURIN
MEMBRES FONDATEURS
Marie-Rose ABOMO -MAURIN
Robert AGBOKE
Abdelaziz AMRAOUI
Rémi ASTRUC
André BOKIBA
Danielle FORGET
Christine JACQUET
Humberto Luiz LIMA DE OLIVEIRA
Maurice Amuri MPALA-LUTEBELE
Karine ROUQUET
Alice TANG
Faustin MVOGO
Alain VUILLEMIN
MEMBRES ASSOCIÉS
Liviane Gomes ATAÍDE
Márcia Silva CAFÉ
André Luís Silva CARVALHO
Alex Fabiano JARDIM
William Silva MAIA
Christian MBARGA
Margarete Nascimento
Cláudio Cledson NOVAIS
Évila de OLIVEIRA
Celeste Maria PACHECO DE ANDRADE
Ana Cláudia PACHECO DE ANDRADE
Josilene PINHEIRO-MARIZ
Angelo Riccel PIOVISCHINI
Larissa RIBEIRO MARQUES
Ady SÁ TELLES
Ahmadou SEHOU
Andréia Santos SILVA
Ramanujam SOORIAMOORTHY
Lícia SOARES SOUZA
Evair TEIXEIRA
AleŠ VRBATA